Les principes de la médecine arabe

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Dans la médecine arabe, la priorité était de conserver la santé par le respect d'un certain nombre de règles d'hygiène. Ensuite lutter contre la maladie lorsqu'elle est déclarée par différents moyens : médication par les simples ou par les médicaments composés et si nécessaire la chirurgie.

La conservation de la santé est basée sur le régime, ce dernier varie selon le milieu, les saisons, le climat et doit être adapté en fonction de l'âge, du sexe et de la complexion de l'individu. Il est d'abord alimentaire. De part leurs qualités, les aliments pris en quantités variables et associés aux épices maintiennent l'équilibre de l'organisme humain.
Aux règles de diététiques, s'ajoutent des prescriptions d'hygiène. Le Hammam est un lieu d'intense sudation, on ouvre ainsi les pores pour excréter les impuretés.

On s'occupe aussi de la santé de l'esprit et la musique entre dans le traitement car elle joue un rôle dans le soin de l'âme. Enfin pour compléter les soins préventifs, on recommande également la pratique régulière des exercices physiques.
Rhazi a écrit : «  Tant que tu peux soigner à l'aide d'aliments, ne soigne pas avec des médicaments ».
Si la maladie s'installe, le médecin pose son diagnostic : étude des signes, prise de pouls, palpation du patient, examen de la coloration de la peau, observation des urines, suivi de l'évolution de la maladie.
La première médication administrée est faite de substances simples. Le médecin connait les qualités premières (chaleur, froid, sécheresse, humidité) et le degré dans ces qualités de chaque substance mais connait aussi ses qualités secondaires et peut estimer si elle est subtilisante, modificative, astringente, cicatrisante, apaisante, etc.

Il sait encore quelles sont ses propriétés particulières qui peuvent concerner un ou plusieurs organes en particulier.
Outre son expérience et ses observations personnelles, le médecin dispose d'une somme d'ouvrage de type encyclopédique réunissant l'ensemble des connaissances sur la médecine et la thérapeutique, de traités consacrés aux maladies d'un organe en particulier, d'ouvrages de matière médical sur les simples, de formulaires pharmaceutiques lui proposant les médicaments adaptés au traitement d'une affection donnée.

L'exemple suivant sur l'anis montre quel genre d'informations peuvent être transmises par les traités de pharmacologie, il est extrait du Kitab al-Mustaine : « la qualité de l'anis est en somme d'être échauffant et asséchant. Il débarrasse le ventre des ventosités et calme les douleurs ; il est résolutif, provoque l'urine et la sueur. Il dissout les superfluités, convient contre les bêtes nuisibles qui sont venimeuses, il arrête l'écoulement des fleurs blanches de la matrice, il accroit l'urine et le lait et donne de l'ardeur au désir sexuel. On dit qu'il est chaud et sec au 3ème degré »

Cela dit les drogues simples ne sont pas toujours suffisantes pour le traitement d'une maladie complexe alors il faut faire appel à des mélanges de substances. Les recettes en sont proposées dans des formulaires pharmaceutiques.

En tête de chaque recette figurent l'indication, puis les drogues et leurs parties actives sont énumérées avec l'indication du poids de chacune d'entre elles. Le mode préparatoire, le mode d'administration et la posologie sont ensuite précisés. Voici un exemple :
«  Pour un homme affecté par une grosse chaleur à l'entrée de l'été.
Il l'utilisa et s'en trouva bien :
2 dirhams de feuilles de rose, 3 dirhams de semences de chicorée, 1 mithqal de manne de bambou, 1 dirham de fleur de violette,
Pulvérise le tout. Malaxe avec de l'eau de rose. Prépare avec la pate obtenue des pastilles d'un mithqal et mets à sécher à l'ombre. Fais le prendre au malade avec un julep comme du sirop de rose ou de violette en cas de constipation ou comme sirop de grenades ou de pommes. »

Les plus complexes de ces compositions sont les thériaques, faites à l'origine pour lutter contre les venins et les poisons animaux et végétaux, elles ont ensuite servi dans le traitement de certaines maladies et pour se faire le nombre de leurs ingrédients a augmenté de façon considérable. Les thériaques ont pu inclure plus de soixante dix composants.

Parfois quand c'est nécessaire, ils avaient recours à la chirurgie. Cependant être un bon chirurgien n'est pas facile et le métier est à risque. Pour être un chirurgien il fallait savoir ou se situent les os, quelles sont leurs formes, comment ils s'associent entre eux et les muscles qui s'y rapportent. Ces observations se faisaient soit sur les blessés ou les morts des champs de bataille ou sur les animaux. Ceci prouve que l'anatomie est une science indispensable pour le médecin et un grand nombre de manuels de physiologie et d'anatomie ont été rédigés.

La première grande crainte du chirurgien était de provoquer une hémorragie. Al-Zahrawi considère que les risques hémorragiques doivent être essentiellement traités par le cautère mais seulement en dernier ressort. La cautérisation est devenue une pratique extrêmement courante notamment en raison de son caractère antiseptique mais le cautère est employé également dans les cas de goutte, d'arthrite, de maux de tête, d'épilepsie, de mélancolie, etc.

Tous les soins et traitements que d'évoquer pouvaient être dispensés dans des lieux différents. Selon les structures existantes, l'examen et le suivi du malade se faisaient à son chevet, au domicile du médecin ou sur le lieu de sa consultation ou à l'hôpital.Pour ce qui est de l'hôpital, la situation diffère selon que l'on évoque l'Orient ou l'Occident musulman. En ce qui concerne ce dernier, nous n'avons trouvé aucun témoignage sur les hôpitaux construits antérieurement à celui fondé au XIVème siècle à Grenade, ce qui nous empêche d'affirmer qu'ils aient existé à l'époque.

En Orient musulman, les hôpitaux on été fondé de façon précoce. On désigne l'hôpital par le terme Bîmâristân, tiré du persan, et qui, plus tard, prendra le sens restrictif d'asile d'aliénés.

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