Le milieu aquatique permet de diminuer fortement les contraintes imposées aux articulations. Cependant, la pratique de la natation de haut niveau confronte ses adeptes à diverses atteintes dont l'origine n'est certes pas traumatique, mais conséquente du phénomène de sur-utilisation propre à ce sport. En fonction du style de natation : l'épaule puis le genou, le rachis et enfin le coude sont souvent les plus touchés. Il s'agit principalement de pathologies micro traumatiques dues à l'hyper utilisation des mêmes gestes répétitifs.
L'apparition de ces pathologies dépend donc des qualités techniques du nageur, de la quantité de travail Par semaine, un nageur réalise environ 10 000 mouvements au niveau de chacune de ses épaules un golfeur ou un tennisman en réalise dix fois moins. Selon les auteurs, entre 40 et 80 % des nageurs de compétition ont présenté, au moins une fois dans leur carrière, des douleurs de l'épaule.
Un certain nombre d'études ont cherché à comprendre la pathogénie des atteintes de l'épaule du nageur et ont mis en évidence trois grands agents causals : les conflits ; l'instabilité antérieure et un déséquilibre musculaire. Pour quantifier ce dernier paramètre, l'évaluation iso cinétique de l'épaule est recommandée. À l'issue de cette évaluation, le ratio rotateur externe sur rotateur interne est habituellement pris en compte. Ce ratio serait significativement inférieur chez des nageurs (54 %) comparé à celui d'un groupe témoin (69 %). Ces données mettent en évidence un déséquilibre musculaire et des performances trop élevées au niveau des rotateurs internes.
L'évaluation iso cinétique montre que les nageurs ont un ratio RE/RI déséquilibré et significativement inférieur comparé aux sujets sédentaires. Même si la natation est un sport symétrique, nos données confirment que la pratique intensive du crawl va entraîner une asymétrie en termes de force avec la supériorité d'une épaule. Incontestablement, le complexe articulaire de l'épaule des nageurs présente davantage d'instabilité et de conflit sous-acromial. Il semble donc que la pratique de la natation à haut niveau entraîne inéluctablement des atteintes de cette articulation
L'évaluation iso cinétique de l'épaule c'est quoi ?
Du fait de la mobilité toute particulière de cette articulation, l'évaluation iso cinétique de l'épaule est de loin la plus compliquée à réaliser. Les protocoles sont très différents d'une étude à l'autre. Chaque test était précédé d'un échauffement d'une quinzaine de minutes sur cycloergomètre à bras et d'une phase de familiarisation.
Les évaluations se sont réalisées sur un Cybex Norm System préalablement calibré. Tous les tests ont été effectués sur ce même appareil par le même thérapeute. Les évaluations se sont réalisées en décubitus dorsal. L'abduction de l'épaule était de 90° avec le coude fléchi à 90°. Afin de limiter les mouvements compensatoires, les sujets étaient sanglés et la main opposée à l'épaule testée était placée sur la cuisse.
L'enregistrement s'est réalisé sur un secteur angulaire de 90° (40° en rotation interne et 50° en externe). Au cours de l'épreuve, le patient n'a reçu aucune information visuelle susceptible de le renseigner sur le niveau de force développée, en revanche il bénéficie systématiquement d'encouragements verbaux. Les tests se sont réalisés en mode concentrique et comprenaient dix répétitions à 60 °/s, suivies de dix répétitions à 180 °/s. Chaque évaluation était précédée de plusieurs essais et le temps de repos entre chaque répétition était de 60 °/s.
Le coefficient de variation devait être inférieur à 10 % pour que les données soient validées. Aux deux vitesses ont été mesurées en Newton mètres (N m) les valeurs du moment de force maximale et le ratio RE/RI.
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