Traitement des troubles psychiques occasionnés ou amplifiés par le cancer

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Quels sont Les troubles ?


Que la personne soit en traitement, en rémission ou en guérison, elle est souvent en proie à des troubles émotionnels. Les raisons en sont multiples : crainte d'une rechute, évolution défavorable de la maladie, complications liées au traitement chirurgical, attente des résultats des examens de surveillance, effets secondaires de la chimiothérapie, devenir du couple ou des enfants... Les troubles émotionnels possibles sont vastes, et peuvent conduire à :

- Une anxiété généralisée
- Une propension à la panique :
(crises d'angoisse ou d'attaques de panique)
- Les phobies
- Les obsessions
- Le stress post-traumatique :
- La dépression

Comment soigner ?


- Psychanalyse : La psychanalyse cherche les racines des névroses (obsessions, TOC, phobies...) et des dépressions. Elle vise à comprendre leurs mécanismes et leurs formations dans l'inconscient (refoulement d'idées et de souvenirs, situations vécues dans l'enfance...). Ce travail portant sur l'inconscient ne peut être entrepris avec succès que par un thérapeute qui a lui-même fait une psychanalyse. Ce travail peut durer de nombreuses années et il est souvent couteux.

- Psychothérapie cognitive et comportementale : Selon les cas, on travaillera davantage sur la dimension cognitive (la pensée) ou sur la dimension comportementale (les actions). Le champ d'application principal porte sur les TOC, l'anxiété généralisée, les attaques de panique, les phobies ou la dépression. Les thérapies cognitives et comportementales proposent d'observer objectivement et d'analyser les comportements et les pensées qui plongent l'individu dans la souffrance. Elles visent à les réduire autant que possible. Souvent, on a recours à un déconditionnement progressif : on expose petit à petit l'individu à ses phobies ou à ses angoisses pour qu'il les apprivoise. On clarifie aussi les mécanismes de formation dans l'esprit des attaques de panique, des phobies, de la dépression, des TOC... En général, ces thérapies ne cherchent pas à trouver les racines profondes de ces manifestations mais à en traiter les symptômes (contrairement à la psychanalyse).

- L'hypnose : L'hypnose est un état de conscience particulier, entre la veille et le sommeil. Le champ thérapeutique de l'hypnose porte sur le traitement de la douleur, du stress, des traumatismes, des phobies... Son efficacité antidouleur a été prouvée scientifiquement pour des petites chirurgies où l'on diminuait les doses anesthésiques. Elle a été également souvent utilisée en psychiatrie pour traiter des névroses et des hystéries (Charcot puis Freud). Il existe deux écoles complémentaires. La première est basée sur la suggestion. La personne face à l'hypnotiseur subit des injonctions verbales, visuelles et corporelles. Freud faisait ainsi revivre, en état d'hypnose, des scènes oubliées à ses patients, et particulièrement celles qui avaient eu une action traumatisante et pathogène. Ensuite, cette technique s'est oubliée derrière la psychanalyse pour revoir le jour avec Erickson. La deuxième école est l'hypnose Ericksonienne. Elle sollicite la participation active du patient. Une des originalités de l'hypnose conçue par Erickson est de considérer que le sujet possède en lui-même les solutions appropriées à ses problèmes, mais qu'il est incapable de les mobiliser en raison de ses limitations conscientes. Il s'agit plus d'un état de profonde relaxation, pendant lequel le patient va pouvoir s'exprimer librement. Le thérapeute utilise des métaphores, c'est-à-dire un langage symbolique, pour guider l'inconscient du sujet et l'amener à trouver lui-même les solutions à ses problèmes.

Les méthodes relaxantes


Il existe principalement :

- Le training autogène : Créé par le neuropsychiatre Schultz vers 1930. Il s'est inspiré, notamment, des travaux d'Oscar Vogt sur l'hypnose, d'Émile Coué sur l'autosuggestion consciente et de Freud qu'il a rencontré à quelques reprises. Il s'agit d'une technique de relaxation profonde proche de l'autohypnose qui utilise la suggestion et la concentration pour éliminer les stress de toutes sortes, accumulés dans le corps. Le training autogène peut être efficace contre les crises d'angoisse, l'anxiété, certaines douleurs et nausées. Cette technique propose d'abord de se détendre avec une respiration diaphragmatique en s'allongeant et en s'isolant si possible. Alors que nous respirons plus souvent avec le thorax, la respiration diaphragmatique est une respiration plus lente et profonde qui utilise l'abdomen. Autrement dit, lors de l'inspiration le ventre se gonfle et lors de l'expiration il se rentre. Cette technique de respiration détend les muscles et fait entrer plus d'oxygène. Elle est très proche de celle que nous avons lors d'un sommeil profond. Une fois que le patient obtient un relâchement total avec cette respiration lente et profonde, il visualise son corps et se concentre sur un relâchement de chaque partie du corps, de haut en bas, muscle par muscle, membre par membre. Une fois ce relâchement de la musculature et de l'ossature obtenu, le patient doit penser à des choses agréables (des lieux, des sons de la nature...) pour compléter la relaxation. Le réveil se fait en douceur et l'exercice dure environ 10 mn. Il est souhaitable de le réaliser quotidiennement.

- La relaxation musculaire progressive de Jacobson : créée par Jacobson en 1934, le principe est d'abord de se détendre grâce à une respiration diaphragmatique en s'allongeant et en s'isolant. Ensuite, pour chaque groupe musculaire du corps, il faut contracter pendant 10 sec puis relâcher progressivement chaque muscle pendant 30 sec.

- Les techniques de respiration : Elles sont précieuses, car elles permettent de se relaxer physiquement et de se préparer à des exercices spirituels (méditation, hypnose...).

- Respiration « thoracique » : En inspirant, abaisser le diaphragme et gonfler à peine l'abdomen ; dilater la partie moyenne du thorax, écarter les côtes sans forcer ; bomber progressivement le torse sans exagérer. En expirant, abaisser les épaules tout en laissant descendre graduellement les côtes ; contracter les parois de l'abdomen afin de terminer la respiration. L'inspiration et l'expiration doivent se faire lentement et progressivement.

- Respiration « thoracique » et « abdominale » : En inspirant, inhaler lentement et profondément l'air par le nez en gonflant d'abord l'abdomen puis le thorax. Le ventre doit gonfler. Si nécessaire, on peut poser sa main sur le ventre pour le sentir se soulever. En expirant, faire sortir l'air complètement et lentement par le nez ou la bouche. Le ventre doit se rentrer. Si nécessaire, on peut appuyer lentement sur le ventre pour faire sortir l'air.

- Autres exemples de respiration : Se mettre en position debout, jambes écartées. Inspirer lentement, profondément, complètement. Retenir l'air pendant 5 secondes environ. Expirer par à-coups, lèvres serrées comme pour siffler sans gonfler les joues. Ou bien encore, inspirer lentement et complètement. Retenir l'air durant 3 à 5 secondes, tout en plaçant les deux mains de chaque côté de la cage thoracique. Expirer en comprimant doucement les côtes avec les mains.

- La sophrologie : C'est une synthèse de techniques utilisées en yoga, en relaxation (training auto-gène et Jacobson), en hypnose et en psychologie. L'objectif est de maîtriser ses peurs, de gérer son stress, d'avoir confiance en soi et d'optimiser ses possibilités. La démarche consiste à se relaxer et à prendre conscience de son corps à l'aide des techniques de respiration, de visualisation du corps et du relâchement de ses muscles petit à petit, segment par segment. Une fois cet état de relâchement obtenu, on pense à des choses agréables (une chute d'eau, le bruit des cigales...). On peut aussi s'imaginer réaliser ses objectifs, ses désirs...

- L'autosuggestion positive : Son postulat est que les pensées négatives du type « je ne vais pas y arriver » et que les peurs inconscientes qui en découlent sont des freins qui nuisent à la réalisation d'un objectif. L'idée va être alors d'utiliser ce mécanisme, mais en remplaçant les pensées négatives par des pensées et des mots positifs. C'est l'autosuggestion positive. En quelque sorte, on va tout faire pour se convaincre que l'on peut réaliser un objectif et son accomplissement en sera ainsi facilité.

- Les médicaments : Il existe principalement quatre familles de médicaments : les anxiolytiques (essentiellement les benzodiazépines), les antidépresseurs (IRS, IMAO, tricycliques), les hypnotiques et les neuroleptiques. Ils agissent au niveau des neurones du cerveau.

Par Generaliste

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